Auteur/autrice : Florence Girardeau

  • Un écran ciselé, des formes en mouvement

    Dans l’installation « L’angle de phase« , il était important de voir l’image déborder et s’étirer sur le bord
    arrondi de l’écran. C’était un petit détail. Qui m’a amené à réflechir à un écran où l’image allait déraper, à plusieurs endroits.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’écran a modifié complètement la vidéo prévue initialement dans le projet. J’ai travaillé à partir de fragments de vidéos pornographiques. L’idée de départ était de constituer une mosaïque. Mais
    le résultat était complètement éloigné de mon intention initiale. L’écran m’a permis de comprendre ce qu’il fallait faire avec ces fragments.

     


    Voici une image de la première version en cours de fabrication.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Voici une image de la deuxième version de la vidéo, qui sera projetée sur l’écran :

     

  • le camion danse


    Dans le cadre du Festival d’Automne, je suis allée voir « La Danseuse malade », Boris
    Charmatz et Jeanne Balibar. Avec les textes de Tatsumi Hijikata. Malheureusement l’intégralité du texte de Hijikata est inédit en France. C’est vraiment incroyable.

  • j’ai retrouvé ça…

    Qui gronde, ce soir ? Petit grognement. Qu’a-t-on prévu pour ceux-là, et ceux-ci, qui restent ? Voilà les gorges de rancœur et les regards braqués dans la même direction : un objet est là. Objet
    non-identifié. Car rien ne doit traîner, rien ne sera abandonné, rien délaissé vieille peau d’hier. On verra clairement jusqu’au fond et on fouillera bien tes miettes de poche. Organisation, avant
    tout.
    Accorde, accorde, déconnecté tambour, une marche qui annonce les absents les maîtres. C’est la marche et c’est la hache, c’est le tranchant dans les nuages. Latent, sera canalisé ! canalisé ! On
    ravale sa bile et digestion générale ! Absorption saine. Cations et anions en bonne communication.
    Deux litres d’eau par jour pour garder un corps jeune et sain. Et pour votre bien-être et repos, mesdames et messieurs, nous vous prions, bien aimablement, d’en user modérément : en effet,
    d’utilisation facile, il pourra faciliter votre évasion vers d’autres îles limitrophes. Dans ces pays lointains, comme vous pouvez le voir sur la brochure de votre voisin, règne votre rêve. Ce rêve
    éteint poussière soulevée dans nos ports. Réfugié dans les coins et les recoins, blanc sur blanc. Circulez. Circulez. Ils ont déjà abandonné la base et les écrans de contrôle tournent à vide.

  • La Chevauchée Idiotique



    Un chevalier idiot aux casques multiples, qui est à la fois le chevalier et le cheval et l’armure, qui est pantin et animal. Un chevalier
    qui attrape la queue du mickey, un maître de cérémonie et un jouet, une poupée russe. Un homme qu’on chasse, un homme qui parade, toujours dans le devenir, instable et mutant, malléable. La
    jouissance de l’idiotie.

    C’est Par-Dessus Bord, de Serge Ricci et Fabien Almakiewicz, un
    spectacle épique, onirique, drôle mais aussi glaçant comme un cauchemard. Au Théâtre Paris Villette jusqu’au 12 avril.

  • À la volée

    plus mais…ils vont pas… la présence, je sais pas comment on peut, mais sans être vraiment, cette personne en sorte, et à ce moment là,
    ligoter très longue, espèce de continuité, les indications, réinvestir l’espace, prétextes, pas reconnus, parler de ce qu’on avait déjà fait, pas là encore, la nuit, on la voyait pas, deux ou
    trois passages, le rapport de fiction, besoin de voir, privilégier le sol, sclérosant, fait des actions, quelque-chose pour en haut, toute seule, une personne, essayer essayer essayer, liste, se
    re-servir de, actions de groupe, une action pour une action, les mêmes d’autres non, justement physiquement ta main, caler quelque chose, sans rien voir de la forme, enlever la couche de
    représentation, je suis sûre, oui à la fois oui, sorte de représentation, limite à pas franchir, déplaçons ça, comment on l’amène,

    fantôme, seau, eau, jambes très bien, mourir plus tôt, parler tout seul, idem dehors, donner manger iguane, chaud ok, cri de l’une, type
    d’évolution, peut être, presque mou, attention, climat, le gel du jeu, fixité avec toujours, tornade, robe dépotoir, miroir, bois, brancher, cave, action, buée emballage impôts dinosaures,
    butagaz, modeler bosseler, rêve est fini, perroquet, paysage trainer un corps, surface dernière fois s’extraire, allonger attention trop loin vite nécessaire, pied devant barre noire
    territoire.

    (afm-prim)

  • Rites d’aquarelle

    La corde rouge se lève, amarée par un lourd fauteuil en bois sculpté. On entre dans l’espace de présentation des objets, c’est un cabinet de
    curiosités, c’est un musée. Une récolte. Le geste de couleur est venu se poser, rite lent et méditatif, sa trace. La pâte pigmetée, qui ne craquelle pas encore, reste comme pluie dans les creux
    offerts par les pierres couchées. Geste funéraire, action en caresses des mains du passé qui ont sculpté. Liquide venant dans les porosités, épousant la surface cachée. Dans les vasques le bloc
    d’aquarelle en attente, posé. Offrandes. Sur l’autel les empreintes digitales, le toucher de désir, sur la cloche en verre aussi vers les métaux fondus endormis. Le cri est silencieux et n’est
    plus que marionnette vide. Les caisses du voyage viennent d’être ouvertes et découvertes et touchées. Dans une de ces caisses il médite seul et invente des parcours lumineux dans l’espace à
    présent vide. C’est un pont entre vestiges et lumières agressives d’aujourd’hui. Lumière du jour passé s’effaçant et révélant dans la trace photographique les objets du rite. Farandole à la vie
    morte.

    Sarkis, Les trésors de guerre sont-ils sacrés ?, galerie Jean Broly.

  • *jour 3 bis.

    *jour 3 bis.

    où est-il? où est-il ?
    où est-il ce corps que j’avais ?
    comme il n’est plus mien ; ou moi en dehors, ou moi éparpillée dans chaque CELLULE de ce corps,
    comme il n’y a plus de peau, comme il n’y a que de l’air, comme il n’y a plus que des atomes
    c’est ma conscience atomisée dans mes atomes et dans les atomes autour des atomes.
    la globalité la sensation (mais « sensation » est trop localisé) je me heurte à quelque chose qui refuse de m’y replonger pour le traduire en mots.
    plus de voix
    plus de puissance musculaire du diaphragme pour expulser l’air, l’énergie ne peut plus être directionnelle sur le réseaux des muscles puisqu’elle est partie dans chaque cellule où, dans chaque
    cellule, elle bouille sur le mode VIBRATOIRE.

  • *jour 2 bis

    *jour 2 bis

    tensions / tirer tirailler / torsader
    noeud-milieu
    noeud-cou
    filet de pêche
    boucle
    ARC
    masses
    aplats sur certaines parties du corps. sous-tendre entre.

    doigt divisé
    long long doigt
     articulation / immobiles / grincent.
    une cellule qui impose sa dictature
    une cellule qui crie moi moi
    un point évident essentiel

    mon corps = une cellule qui crie moi moi

    sommet-noeud-pic

  • *jour 1 bis

    *jour 1 bis

    mon corps = méduse échouée
    mon corps = bouchon dans la tempête
    mon corps = virgule.

    sieste ….
        mon corps = huit = frisson = son ======> 2 anneaux-circuit

    presque froid un peu chaud
                    sour……………cils
                     .        .
                      .        .    = jaune pâle
                       .               .
                           nez .    
    .          

    ta…………….lons
    .                    .
     .                  .         = fuchsia
      .                .
       nombril .

                            pau…………..mes
                           
    .                       .
                             
    .                    .       = vert pâle élastique
                               
    .                 .
                                   glotte   .

    cour d’école le préau.

    c’est la limace / sarcophage
    traction
    tout à coup passage d’une main
    ÉVEIL
    pas senti arriver pas senti parti
    la sensation dans le contact
    éveille la sensation de la présence qui devient lointaine mais re-ssentie
    décollé
    vue de haut
    le traçage du sol / le battement / balayer
    sentir vos deux présences mais très éloignées une très longue distance

    champignon dans le grand espace
    le champignon se lève
    fripé tiré
    cou tendu : la ridicule.
    colimaçon
    c’est pour quitter la mue / pied cauchemar / l’étranger bout de mon corps
    mon sac mort

  • *jour 3

    *jour 3

        / mon corps=écho ou résonance

    sans raison
    l’échelle tremble ce poids là ce poids ci
    sûr / pas sûr
    plus d’horizon
    je suis ton pantin de chair qui peut encore dire “je”
    transfert des tensions transfert des axes
    écho des détentes

    je crois que c’était général, paisible et transparent, mais j’ai mélangé les jours.

    bulles qui remontent à la surface de la peau. le goût qui tourne dans ma boouche. guimauve. la tête boule de pétanque. tout dans l’ombre sous le sol le nez en lumière.
    enclave.
    rainure.
    oreilles internes comme des oui ! sans paroi entre grottes du nez interne tout en creux sous le “?”.
    le visage ouvert vers les oiseaux.

        / mon corps=bien calé caché

    stop
    “Il faudrait parler maintenant de la décorporisation de la réalité, de cette espèce de rupture appliquée, on dirait, à se multiplier elle-même entre les choses et le sentiment qu’elle produisent
    sur notre esprit, la place qu’elle doivent prendre.” Antonin Artaud. stop.

    action action action action 111111111 111    111     111111     111111111
    mental.

    *soir 3

    vin.

  • *jour 2

    *jour 2

        / mon corps=un rocher près à tomber de sa falaise

    rétraction de la membrane interne
            les jambes effacées
                    phrases

    autoportrait : deux épaules pour s’y appuyer.
    on s’est bien amusé.

    engourdissement, vaguelettes,
    le brouillard se rassemble
    je voulais bien dormir
    tout ressaisir péniblement

        / mon corps=pâte molle

    /mon rocher————————-passer par des
    instantanés—————-dos—————-dos——————————–flanc———-coude———————-regard————–accroupi————————–équilibre————–une
    possibilité en attente————————–dicté par les conditions———————————–déséquilibre
    dur———————————————encorepluslentementpeutêtregarderauloincommentfaire—————————————transformer la matière——————————–le
    texte en main rocaille——————————————————-le texte abandonné corps à lui-même——–ma pâte molle/

    soleil
    disparu
    4

    *pas de soir 2

  • *soir 1 (11114672)

    *soir 1 (11114672)

    suite dynamique pour-suite
    entête de caractère.
    babillonnage étalé.
    entre / et entre ////
    l’orée (et…)
    cascade asséchée
    les coquilles vides

    échoué

    empreinte en l’air         échouées

    sur le plat / sur le sol / celui du bas / en bas du haut
    humidité les plâtres s’écroulent
    charnière. charnier(es).

    éclaircie(s). s ? (  ) ?  (s) ?
    une seule au moins suffit
    le suffixe c’est mon orteil, le petit.

    côté droit, celle de droite se bouche doucement
    côté gauche, celle de gauche se bouche doucement
    marée des liquides, flanc droit, flanc gauche ( flanc droit, flanc gauche )

    suppression. sous-pression. cendres.

  • *jour 1

    *jour 1

    mousses / copeaux / bois
    écorce grouillante mobile/ assuré du temps / mousson
    bois / racines / ponts
    ruisseaux des mains.
    mousses.
    humus.

    direct / assombri / la tangente se rebute aux coins.
    cent coins.
    prie car c’est là. Charge !

        / mon corps=tronc mort écrasé sur le béton glacial.
        froid
        / mon corps=statue mollets en avant.

    engourdie…bave des larmes. cuisse pincée coincée.
    la joue qui tombe, dents crispées pour joue molle.
    lèvres / décrispe ! / lèvres / barrière / lèvres / décrispe !
        –circulation du point de crispation–

    boyau qui bat comme une artère
    doigts de pied / collés / et / re / recollés

    chair de poule sur dos rond

    point de l’os : hanche      point de l’os : épaule        longue trachée

    avaler / ravaler / ravaler /  ra / ra /  gl / ravaler
    poumons dans mon dos.

        / mon corps=hérisson
        / mon corps=perméable
        / mon corps= Ballon !

    Couverture de mon corps dans :
                et dans :
    dans cet objet là qui alors peut passer
                passer à / être passé / être donné /
    elle dit : les objets bourrés ! bourrés ! boursouflés.
    aussi la feuille / corps / coquille devient plein
        devient corps de transition.
                                    le corps-re lai (d).

    jusqu’à : recorporisation…recorporation…recorption…de tous les objets

  • c-à-f-f-à-p

    Au sein de la masse, chaque individu reçoit le numéro qui lui revient. Le système de fichage devient performant, les individualités s’effacent et adhèrent à leurs coordonnées chiffrées. La
    refonte des définitions et prédictions sera bientôt effective. Chacun des corps n’est plus qu’avatar normé. Le processus de disparition est authentifié. Le réseau gère les particularités
    interchangeables. Les lieux se vident et s’absentent. Les résistances corporelles doivent recourir à des confrontations-tests au réel. Les derniers soubresauts cèdent à l’auto-uniformisation.
  • Evénement retour nous

    Attendre qu’il se passe QUELQUE-CHOSE. Quand est-ce que ça commence ? Est-ce que ça a déjà commencé ? Où est ce que ça va se passer –  se passe ? Où sont – qui
    sont les danseurs ? Une foule dans la fosse, une vague qui remonte les étages, une vague qui redescend, brouhaha. On s’observe, on commence à s’observer. Ils ont ouvert une salle, mais il ne s’y
    passe RIEN. Qu’attend-on à la place du rien ? Y-a-t-il encore une place pour ce rien ? Le rien devient sans-rien.  Qu’a-t-on tant besoin de consommer ici ? Puisqu’on a payé, puisqu’on est
    près à recevoir, puisqu’on est près à être passif. Une matière grouillante et passive en attente, se déplaçant avec lenteur dans des courants assez peu curieux. Lumières s’éteignant :
    frémissement, quelques-uns guettent, d’autres ont déjà oublié. Lumières se rallumant : alternativement les ampoules reliés aux minuteurs et réactivés éventuellement. Le doute : faudrait-il ne
    plus attendre ? Etat relié dans le tout, état ouvert, état de corps en alerte. Rumeurs. Circulation. Action  clé du SPECTACLE : entrer dans la salle, s’installer sur les gradins face au
    miroir de soi. Attente. Envahissement de la SCENE. L’état dure jusqu’au lendemain, et hors les murs.


    Anne Vigier/Franck Apertet, X-event 0, festival Faits d’Hiver, Micadanses.
    Article sur Images de danse

  • Problèmes avec le troisième angle

    Il reste encore trois tranches à faire.

  • Les lentilles d’eau

    Donc c’est : de l’apparence seulement le titre est resté. Un terrain mou, du reste, à gravillons serrés. Une centaine d’obliques en barrent le chemin. Un rayon au carré pèse sur l’angle opposé. Les
    nano-poils s’échappent dans l’air dans tous les sens et s’affolent, on ne les boit pas. Du vin amer avec les endives. Les gravillons gris coulent et j’en mets plein dans l’aération de la voiture.
    Je me dis : est-ce que ça va nous tuer ? J’attends qu’elle sorte dans la cour et je pense à l’odeur du cuir et des teintures. Le scalpel surtout, semblait fascinant. Il fallait aller chercher du
    bois pour le poël (pouale) au hangar et le chien lui courait après. Les lentilles d’eau dans le fossé matérialisent la surface de l’eau, près des vieux rails.

  • Pensée du jour

    Je suis une pomme de terre dans l’espace vide.

  • Un écran ciselé – projet Bounds


    Bound :(définition médiadico tv5)
    > bound
    (verbe)
    s’élancer.
    bondir.
    border.

    > bound
    (nom)
    élan [masc.].
    bond [masc.].
    saut [masc.].
    limite [fém.].
    Expressions :
    To pass all bounds: dépasser les bornes.
    Out of bounds: champ
    nul (base-ball).
    hors-jeu
    .

    > bound
    (adjectif)
    lié.
    attaché.
    relié.
    obligé.
    Expressions :
    Bound to: tenu de.
    obligé de.
    Tied and bound: pieds et poings liés.
    Bound for…: à destination de...
    Ship outward bound: navire en route pour l’étranger.
    Ship homeward bound: navire en route pour son port d’attache.


    Construction de la maquette en cours. De nombreux
    angles, je dois revoir le théorème de Pythagore. Aussi la question du cercle dans un carré ou du carré dans un cercle. Et les matériaux.
    Bounds : réflechir encore à ce titre. L’anglais, j’ai l’impression parfois qu’il est beaucoup plus riche que le français. En français : Bornes ? Champ-nul ? Border ? Obligé ? Limites ? Bond ?
    J’aimerais pourtant travailler la langue dans le titre, ma langue. Il y a aussi une facilité dans le titre en anglais, peut-être…
    Un mot en français semble finalement plus précis, dans le sens ou il désigne une seule chose et ne permet aucun jeu de mots, tandis que le mot anglais semble être comme un mot à tiroir, plus flou
    dans englobant plus de choses, plus riche.

    Angoisse de construire la maquette, les mesures ne semblent pas être les bonnes. Problèmes de logique. penser en 3D et aussi en 2D en même temps. L’idéal serait de découper une seule pièce pour une
    tranche, et de la plier pour faire la tranche qui alors est comme une boîte. Cela ressemble un peu à des petits cercueils. Il ya là dedans tout un côté laborieux que je n’aime pas trop.
    Le plus compliqué c’est de rajouter les mesures de l’épaisseur du carton.

  • citation de M.Snow

    (…) les « niveaux de croyance« (la formule est de lui) dont M.Snow joue dans toute son oeuvre, et notamment dans ses films.
    (…)
    Snow affirmait que ses films et ses photos permettent au spectateur de voir ce qui est vraiment là, et pas seulement ce qui est représenté.
    (…)
    La « suspension de l’incrédulité », qui constitue le ressort du film narratif, se trouve invoquée contre la « matérialité » revendiquée par Snow.
    (…)
    Une oeuvre d’art intéressante doit comporter un niveau subjectif qui n’est connu (ou habituellement perçu) que par l’artiste ; cette dimension subjective échappe au spectateur, mais fournit une
    énergie nécessaire et secrète à l’oeuvre, dont elle constitue l’ »inconscient ».
    Les représentations peuvent, dans certains passages des films de Snow, devenir pour ainsi dire « abstraites », dans la mesure où elles n’ont aucune fonction figurative. Plus souvent, l’image apparaît
    clairement comme un substitut de ce qu’elle représente.
    (…)
    Dans la photographie et le cinéma, la perte de la troisième dimension induit, pour le moins, une coupure radicale entre le réel et son image. Même la plus « réaliste » des représentations filmiques
    est aussi proche du hiéroglyphe que de son sujet premier. Cette donnée de fait, rapportée à l’indéniable pouvoir hallucinatoire et informatif des images réalistes, constitue l’une des sources d’énergie des films de Snow.
    (…)
    Naturellement, la vie telle que nous la vivons actuellement est largement faite de représentations, mais l’art aujourdhui, pour ajouter quelque chose à la « vie vécue », ne doit pas être une image
    spéculaire. Il doit se présenter comme une construction, une chose ajoutée à la vie, et non comme son reflet.
    M.Snow, des écrits 1958-2003, p70-71