Une ascension continue dessine un voyage aléatoire dans la ville. Le défilement de la trajectoire se souvient du défilement cinématographique, ou encore de celui de l’orgue de Barbarie. La terre serait plate, la terre serait creuse et le ciel au centre. Arrivé au sommet, ce n’est que recommencement.
La vidéo a une durée de 5 minutes 49 secondes. Elle est projetée en boucle. Elle consiste en un montage de 10 plans, mis bout à bout. Chaque plan nous montre un point de vue la ville de Tokyo, à travers la vitre d’un ascenseur extérieur qui monte ou descend. Chaque plan a été filmé d’un ascenseur différent. Les plans où l’ascenseur monte sont montés alternativement avec les plans où l’ascenseur descend. Les plans où l’ascenseur descend sont montés à l’envers, géométriquement et non temporellement. Cette inversion du sens de l’image, pour ces plans, a pour conséquence que le mouvement consiste en une montée vers le sol. Ainsi, toute la vidéo a un mouvement ascensionnel, alternativement vers le ciel, vers la terre.
La transition entre chaque plan est faite de manière à ce que le mouvement ne s’arrête pas. Chaque ciel est joint au ciel de la séquence suivante, chaque sol est joint au sol de la séquence suivante. Les vitres des ascenseurs possèdent des barres horizontales, ces barres situées à une courte distance de la caméra, passent dans l’image du haut vers le bas. Ces barres sont similaires aux intervalles entre les photogrammes d’un pellicule de film. Elles donnent un rythme faussement cinématographique à la vidéo qui a son propre rythme de balayage de pixels. La dernière image des 5 minutes 49 secondes est l’image qui précède, dans le plan originel, la première image des 5min.49s. Ainsi, il n’y a ni début ni fin dans cette vidéo, la boucle étant close.
En face on est déjà dedan/s, et la machine monte, elle monte, elle quitte le sol. Les objets les plus proches /défilent, ils passent, on laisse leurs bases. On est plus haut, on voit derrière, les pla/ns du fond, puis tout au fond. La ligne d’horizon qui se forme. Et de plus en plus jus/que là-bas, l’étendue s’étale. On arrive plus haut encore, il y a plus de ciel, on est d/ans le ciel, on monte dans le ciel. C’est le ciel, un léger brouillard, on monte dans un / ciel. On monte vers la ligne d’horizon, on monte vers l’étendue de la ville qui s/’étale. Les premiers plans arrivent, on voit leurs sommets. Ils nous cachent l’étendu/e, ils nous cachent l’horizon, ils nous cachent le ciel. Ils défilent devant nous, on arrive /à leur base, on arrive au sol. C’est le sol qui passe, et on monte du sol. Ascensi/on le long des parois des éléments du premier plan. Ascension, on espère, /voilà quelques toits. Les éléments plus éloignés apparaissent, et toujours dans/ la machine, automatique, glissante, à ce point on domine l’étendue. Le ciel grandit, /on monte droit vers le ciel. Dans le ciel ce mouvement doux assurément vers les c/ieux. Le bleu, en haut du bleu les plus hauts de la ville. On monte vers le sol. On/ arrive au sol : le sol très vite, le sol, pas de globe, pas de couches terrestres, pas/ de noyau en feu, pas d’épaisseur. Déjà reparti vers ce qui s’élève du sol au /ciel. Le ciel l’espérer, le désirer, on nous le promet. Le ciel faux ciel, y monte/r vers la terre. Monter, monter(qui est descendre), monter, monter(qui est descen/dre), monter, monter(qui est descendre), monter, monter(qui est descendre), /monter, monter(qui est descendre), monter, monter(qui est descendre), m/onter, monter(qui est descendre), monter, monter(qui est descendre), m/ onter, monter(qui est descendre),
2005 / vidéo / 5′ / sans son