Un matelas blanc une place est disposé verticalement sur un mur. La surface en tissus du matelas présente des motifs de couture. Il s’agit de lignes qui ondulent selon un axe horizontal et qui sont disposées les unes au-dessus des autres. Chaque courbe ondulatoire de chaque ligne fait coïncider sa crête avec la crête de la courbe ondulatoire de la ligne du dessus ( pour les courbes dirigées vers le haut ) ou du dessous ( pour les crêtes dirigées vers le bas ).
Une vidéo est projetée sur le matelas. La largeur de l’image correspond à la largeur du matelas. La limite du bas de l’image se situe à mi-hauteur du matelas.
L’image vidéo suit le déplacement d’une chenille au fond d’un bocal en verre. Le fond de ce bocal n’est pas vu en entier, le cadre s’arrête au centre, et inclut le bord du fond du bocal où se trouve la chenille à ce moment. Le bord intérieur du bocal présente de petites bosses sur deux rangées. La chenille effectue le tour du fond de ce bocal, plusieurs fois, sans s’arrêter. Le cadre la suit. La vidéo est mise en boucle.
Le sommeil de l’homme. Le corps arrêté, mais mu par la circulation du sang, par l’oxygénation des membres, par un flux nerveux minimal, par l’activité des cellules. Quelques soubresauts. Et le rêve qui se meut. Le rêve qui se meut, qui est mu par l’activité cérébrale, qui fait mouvoir le cerveau, qui fait mouvoir le corps. De mouvements larvaires. Le sommeil quand le corps arrêté est mu. Le corps circulé, le corps oxygéné, le corps qui est flux. Le rêve qui rêve de son rêve, le corps dans le rêve, le rêve dans le corps. Corps qui sent le rêve derrière des parois de verre.
2002 / matelas, projection vidéo / dimensions variables