Citation de G. D.-H.


« Son être n’est pas demeure, mais « être-en-transition ». L’homme est animal, un être animé par soi-même, dans ce
sens-là. La sensation n’est jamais pour lui séparable de cette orientation dans l’espace, parce sentir – même lorsqu’on touche quelque-chose ou quelqu’un – s’apparente toujours à une danse où se
conjuguent et se mettent en rythme l’approche et l’éloignement, l’union et a séparation. Ainsi, « le mouvement tactile s’amorce
par une approche qui commence dans le vide et se termine lorsqu’il atteint à nouveau le vide. {Dans chaque sensation et dans chaque mouvement,} je maintiens un échange continu qui se caractérise
par une approche à partir du vide et retourne à celui-ci. »

Chanter la terre ou danser la terre, ce n’est donc pas chanter ou danser son appartenance à la terre. C’est, tout aussi
bien, chanter ou danser la distance, c’est à dire un désir et une mémoire en même temps, dans l’impossible appropriation de la terre. »


Georges Didi-Huberman, « Geste, Fêlure, Terre », dans « Gestes à l’Oeuvre », dir.  Barbara Formis.
G. D.-H. cite Erwin Straus, « Du sens et des sens. Contribution à ‘étude des fondements de la psychologie »